CHANTIER, 2008-09.
photographie / 110x164cm / impression jet d'encre sur papier photo aquarelle / contrecollée sur dibond
collection privée

















CHANTIER, 2008-09.
photographie / 110x164cm / impression jet d'encre sur papier photo aquarelle / contrecollée sur dibond




Aplats colorés posés au sol contre un mur. 110x164cm. Tableaux ?
Le temps d'accommodation nous fait découvrir quelques éléments du réel, un bord de toit, un espace derrière le plan… Photographies de façades de chantiers.
Dans le chantier de rénovation, il y a une certaine nudité. On déshabille les murs de leurs crépis, papiers peints et diverses couches de peinture, on casse des murs… Parfois jusqu'à atteindre la limite de la présence, ne garder que les murs porteurs et la charpente.
L'habitat m'intéresse beaucoup. Ce peut-être l'analogie avec notre corps : comment choisissons-nous d'être et avec quels matériaux nous construisons-nous ?
Le chantier de rénovation, c'est l'état de l'humain qui se remet en question régulièrement, qui sans arrêt change de crépi, mais dont l'intention reste la même : construire sa maison, c'est-à-dire un endroit protégé et protecteur qui lui permettra d'être, de se déployer.
La photographie du chantier, c'est un peu suspendre le mouvement du monde. Un chantier de rénovation est sans cesse en mouvement, on y déconstruit comme on y construit. Qu'apporte la suspension (accentuée par le choix d'un cadrage très précis) ? C'est pour rejoindre cette idée du "hors temps", du non-lieu. Frôler l'abstraction pour l'effacement de la spécificité. Dans un premier temps, l'identification du sujet n'est pas évidente. Un temps. Trois clous.
Images très peu bavardes où la perspective s'efface presque complètement. Mur peint en carton-pâte ou bâtiment ? Quelle profondeur ? Face au non-lieu, où puis-je me situer ?